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ZEALANDIA
Un nouveau continent...
Bien qu'il soit immergé à environ 94% Zealandia est bien un continent, les études géologiques le prouvent par son épaisseur, sa densité et sa composition.
Mais aussi par sa taille 4,9 millions de km², rappelons que le sous-continent indien ne fait, lui, que 3,3 millions de km².
En géologie l'appellation continent est différente de celle de la géographie physique.
Zealandia, aussi appelé Zélandia ou continent Nouvelle-Zélande, est un continent quasi-submergé, dont les terres émergées forment principalement la Nouvelle-Zélande. Le nom « Zealandia » a été proposé en avril 1995 par Bruce P. Luyendyk.
GEOLOGIE
Le bloc de croûte continentale qui constitue Zealandia s'est affaissé après le détachement de l'Australie il y a 60 à 85 Ma12 et de l'Antarctique il y a 130 à 85 Ma. La majeure partie de ce continent est aujourd'hui immergée sous l'océan Pacifique.
Zealandia est composée de deux crêtes presque parallèles, séparées par un rift. Les crêtes sont constitués de roches continentales, mais sont plus faibles en altitude que les continents car la croûte est plus mince que d'habitude (seulement environ 20 kilomètres d'épaisseur), et par conséquent ne flottent pas aussi haut sur le manteau.
La caractéristique la plus frappante de Zealandia sur le plan géologique est de se situer à cheval entre la plaque pacifique et la plaque australienne. Il y a environ 25 millions d'années, la partie sud de Zealandia (sur la plaque pacifique) a commencé à bouger par rapport à la partie nord (sur la plaque australienne). Le déplacement d'environ 500 km le long de la faille alpine (en) est visible sur les cartes géologiques. Le mouvement le long de cette limite de plaque a également empêché le prolongement du bassin de Nouvelle-Calédonie vers la fosse de Bounty.
La croute continentale était complètement submergée il y a près de 23 million d'années et la plus grande partie (93%) reste à ce jour sous la surface de l'océan Pacifique.
La compression le long de la limite de plaque a élevé les Alpes du Sud, bien qu'en raison de l'érosion rapide leur hauteur actuelle ne reflète qu'une petite fraction du soulèvement. Plus au nord, la subduction de la plaque Pacifique a conduit à un volcanisme actif, au Coromandel et dans la zone volcanique de Taupo.
L'activité volcanique sur Zealandia a également eu lieu à plusieurs reprises dans différentes parties du fragment du continent, avant, pendant et après son détachement du supercontinent Gondwana. Bien que Zealandia se soit déplacée de 6 000 km vers le nord-ouest, la composition du magma volcanique est similaire à celle des volcans de l'Antarctique et de l'Australie car le manteau sous-jacent est le même.
Ce volcanisme est très répandu sur Zealandia, mais généralement de faible volume, en dehors du volcan bouclier de la fin du Miocène qui s'est développé sur la péninsule de Banks et d'Otago. En outre, il a eu lieu en permanence dans de nombreuses régions limitées, tout au long du Crétacé et du Cénozoïque. Toutefois, ses causes sont encore débattues. Pendant le Miocène, la section nord de Zealandia (plateau de Lord Howe) pourrait avoir glissé sur un point chaud fixe, formant la chaîne de montagnes sous-marines de Lord Howe.
Bois pétrifié à Curio Bay .
À Curio Bay, on peut voir une forêt pétrifiée d'arbres de la famille des Kauri et des pins de Norfolk, qui poussaient sur Zealandia il y a environ 180 millions d'années lors de la période Jurassique, avant que la Zealandia se sépare du Gondwana17. Ils ont été enterrés par les coulées de boue volcanique et peu à peu remplacés par de la silice pour produire les fossiles aujourd'hui exposés sur la plage.
Pendant les périodes glaciaires l'environnement terrestre prend le pas sur l'environnement marin. Zealandia ne semblait pas posséder de mammifères endémiques, mais une découverte récente en 2006 d'une mâchoire fossile de mammifère du Miocène dans la région d'Otago démontre le contraire.
Bois pétrifié, sur la plage de Curio Bay.
Auteur inconnu, via Wikipédia.
GEOGRAPHIE PHYSIQUE
Le « continent », largement submergé, est formé par de la croûte continentale, qui s'élève au-dessus de la croûte océanique formant le fond des océans. La partie émergée de Zealandia la plus vaste est la Nouvelle-Zélande, suivie de la Nouvelle-Calédonie.
Le continent est anormalement long et étroit, s'étendant de la Nouvelle-Calédonie au nord jusqu'au-delà des îles sub-antarctiques au sud (entre 19° et 56° de latitude Sud). Sa structure est formée de deux chaînes parallèle, courant du Nord-Nord-Ouest (plateau de Ken et Nouvelle-Calédonie) au Sud-Sud-Est (plateau de Chatham et plateau de Campbell), séparées par un fossé d'effondrement (« plaines » de Nouvelle Calédonie et de Bounty) ; l'ensemble étant barré par la formation alpine récente émergée qu'est la Nouvelle-Zélande, de direction générale NNE-SSE. Les crêtes des chaînes sous-marines s'élèvent au-dessus du plancher océanique jusqu'à des profondeurs de 1 000 à 1 500 mètres, avec de rares îles rocheuses s'élevant au-dessus du niveau de la mer.
Zealandia a une superficie de 4 900 000 km23, supérieure à celles de l'Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) et de la Libye rassemblées, à celles de la Russie européenne, de la Biélorussie et de l'Ukraine réunies, ou quasiment égale aux deux tiers de l'Australie (7,69 × 1012 m2). C'est le plus grand des micro-continents, faisant près de quatre fois le microcontinent suivant, également submergé, le plateau de Kerguelen (1,25 × 1012 m2) ; et près de huit fois Madagascar (0,6 × 1012 m2). À ce titre, on peut le présenter comme un continent à part entière, ce qui est l'argument présenté par des géologues australiens et néo-zélandais.
Les majeures parties immergées de Zealandia sont le plateau Lord Howe, le plateau Challenger, le plateau de Campbell, la ride de Norfolk, le plateau de Hikurangi et le plateau de Chatham. Mais aussi des régions plus petites comme le plateau de Louisiade, la ride de Mellish, le plateau de Kenn, le plateau de Chesterfield, la ride de Dampier7. Le mont sous-marin Gilbert (au nord-ouest de Fiordland), bien qu'isolé, fait aussi partie de Zealandia8, par contre la façon dont le mont sous-marin Bollons (sud des îles Chatham) est connecté à Zealandia reste inconnue.
Bibliographie
Zealandia, aussi appelé Zélandia ou continent Nouvelle-Zélande, est un continent quasi-submergé, dont les terres émergées forment principalement la Nouvelle-Zélande. Le nom « Zealandia » a été proposé en avril 1995 par Bruce P. Luyendyk.
Nick Mortimer, Hamish J. Campbell, Andy J. Tulloch, Peter R. King, Vaughan M. Stagpoole, Ray A. Wood, Mark S. Rattenbury, Rupert Sutherland, Chris J. Adams, Julien Collot et Maria Seton, « Zealandia: Earth's Hidden Continent », GSA Today, vol. 27, no 3, mars-avril 2017
Le plateau de Ontong Java n'est pas formé de croûte océanique.
Nick Mortimer et Hamish Campbell, Zealandia: Our continent revealed, North Shore, New Zealand, Penguin Books, 2014, 72 ff p.
« Zealandia: Is there an eighth continent under New Zealand? », BBC News, 17 février 2017 (lire en ligne, consulté le 26 mars 2017)
Nick Mortimer, « Zealandia », Australian Earth Sciences Convention, Melbourne (Australie), 2006, page 4, page consultée le 28 mars 2007
Ray Wood et Vaughan Stagpoole, Ian Wright, Bryan Davy and Phil Barnes, New Zealand's Continental Shelf and UNCLOS Article 76, Wellington, New Zealand, Institute of Geological and Nuclear Sciences Limited; National Institute of Water and Atmospheric Research, 2003, 16 p., PDF : « The continuous rifted basement structure, thickness of the crust, and lack of seafloor spreading anomalies are evidence of prolongation of the New Zealand land mass to Gilbert Seamount. »
Basement rocks of New Zealand » [archive], UNCLOS Article 76: The Land mass, continental shelf, and deep ocean floor: Accretion and suturing (consulté le 21 avril 2007)
« Searching for the lost continent of Zealandia », The Dominion Post, 29 septembre 2007 (lire en ligne [archive], consulté le 9 octobre 2007) : « We cannot categorically say that there has always been land here. The geological evidence at present is too weak, so we are logically forced to consider the possibility that the whole of Zealandia may have sunk. »
Hamish Campbell et Gerard Hutching, In Search of Ancient New Zealand, North Shore, New Zealand, Penguin Books, 2007, 166–167 p. (ISBN 978-0-14-302088-2)
Ray Wood, Vaughan Stagpoole, Ian Wright, Bryan Davy et Phil Barnes, New Zealand's Continental Shelf and UNCLOS Article 76, Wellington, New Zealand, National Institute of Water and Atmospheric Research, coll. « Institute of Geological and Nuclear Sciences series 56 », 2003, PDF (lire en ligne[archive du 21 février 2007]), p. 16 :
« The continuous rifted basement structure, thickness of the crust, and lack of seafloor spreading anomalies are evidence of prolongation of the New Zealand land mass to Gilbert Seamount. »
Fossil forest: Features of Curio Bay/Porpoise Bay [archive]
Hamish Campbell et Gérard Hutching, In Search of Ancient New Zealand, North Shore, en Nouvelle-Zélande, Penguin Books, 2007, 183-184 p. (ISBN 978-0-14-302088-2)