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OR - MERCURE - CYANURE. . .
Site d'orpaillage clandestin en Guyane.
Vous vous souvenez tous, de Laurence Jézéquel (pseudo) cette journaliste, jeune écologiste indépendante, que j'avais rencontrée lors de mes conférences et qui m'avait confié qu'elle avait été censurée par la "presse bien pensante" suite à une interview sur l'uranium en Bretagne avec un spécialiste de la recherche du précieux minerai radioactif. (voir l'interview)
Quelques temps après, j'avais demandé à Laurence de questionner Yves Lulzac sur la mine d'Abbaretz à propos de la présence d'arsenic dans l'environnement abbarois. (voir l'interview)
Plus tard, elle avait fait appel à moi pour trouver de la documentation sur la recherche de l'or en France et je lui avait fait rencontrer, une seconde fois, Yves Lulzac, ancien géologue minier au BRGM, qui lui avait accordé une interview.
(voir l'interview)
Il y a une semaine Laurence m'a appelé suite à la diffusion d'un reportage passé sur le canal 14 à propos de l'or et de son traitement. Elle avait besoin de mon sentiment sur l'usage du mercure et se demandait si elle ne pourrait pas contacter Yves Lulzac à ce propos. Moi je n'avais pas vu ce reportage mais je pensais aussi qu'Yves était certainement l'interlocuteur idéal pour une interview.
Je profite aussi de cette introduction pour redire à ceux qui, de temps en temps, me harcèlent au téléphone ou par courriel pour connaître l'identité de Laurence, qu'il est inutile d'insister.
Les quelques menaces anonymes reçues à son encontre me renforcent à l'idée que j'ai bien fait de lui coller un pseudo lors de sa première intervention sur le site.
Il y a vraiment des intégristes, pour ne pas dire tarés, de l'écologie dans ce pays, de véritables malades bons à enfermer.
Entretien enregistré par Laurence Jézéquel, journaliste reporter indépendante.
LJ. Monsieur Lulzac, ainsi que je vous en ai parlé rapidement au téléphone, j’ai été très surprise d’apprendre, à l’occasion d’une émission télévisée diffusée, samedi dernier, 10 octobre, sur la chaîne 14 vers 20 heures, des choses nouvelles pour moi concernant l’or et le mercure, choses que vous m’aviez cachées lors d’une précédente interview.
YL. Oui, je suis au courant car moi-même, et tout à fait par hasard, je suis tombé sur cette émission qui, à un certain moment, m’a fait bondir...
LJ. Oui, je crois deviner ce qui vous a fait bondir. Mais j’aimerais que vous me donniez des explications car, comme je l’imaginais, le traitement du minerai d’or n’est pas si anodin que vous vouliez me faire croire puisqu'il contribue à la dissémination du mercure qui est très toxique, comme vous le savez.
YL. Si je me souviens bien, le présentateur de cette émission a évoqué les principales caractéristiques de ce métal, ainsi que ses différents emplois, principalement dans la bijouterie. Ces informations m’ont semblé très correctes mais il a fallu que ce présentateur fasse étalage de sa « science » lorsqu’il s’est aventuré dans le domaine du traitement du minerai d’or.
LJ. Oui, et il a bien expliqué de quelle manière on traite le minerai d’or pour en extraire le métal. A l’aide, bien sûr, de beaucoup de mercure.
YL. En effet, j’ai eu droit à un cours magistral de minéralurgie, cette science consacrée au traitement des minerais métalliques. Science que tous les exploitants miniers connaissent bien, ainsi d’ailleurs que certains agents du BRGM qui étaient regroupés au sein du département minéralurgie.
Bien que le traitement des minerais ne fît pas directement partie de mon parcours professionnel, j’en connais suffisamment bien les bases pour pouvoir vous en parler aujourd’hui.
LJ. D’accord, mais j’aimerais savoir de quelle manière vous avez appris ces bases puisqu’elles ne faisaient pas partie de votre activité principale.
YL. J’ai appris quelques bases de cette activité à l’école du CIPRA crée par le CEA en 1954, connaissances que j’ai complétées ensuite par la lecture d’ouvrages spécialisés dans ce domaine et aussi en discutant avec des professionnels spécialisés dans cette activité. Ce qui me permet d’en savoir suffisamment pour critiquer utilement les propos émis au cours de cette émission télévisée. Emission qui, probablement, a été vue par plusieurs milliers de téléspectateurs.
LJ. D’accord, je vous crois, mais je doute que vous puissiez me convaincre du manque de nocivité de ces opérations minières.
YL. Eh bien, je pense quand même pouvoir vous convaincre du contraire, sauf si vos convictions reposent sur des considérations religieuses, à l’image de ce que l’on peut malheureusement constater chez beaucoup de vos petits copains écologistes.
Quant à mes propres convictions, ou plutôt mes connaissances, elles sont basées sur des considérations scientifiques bien connues, admises et pratiquées par tous les professionnels impliqués dans ce domaine particulier des sciences de la terre.
LJ. Non, l’écologie, pour moi, n’est pas une religion sinon je me garderais bien de discuter avec vous de tous ces problèmes liés à notre environnement.
YL. Dans ce cas, je verrais en vous une écologue et non pas une écologiste....
Mais pour en revenir au sujet qui vous préoccupe tant, je dois dire que la partie de cette information concernant le traitement d’un minerai aurifère, relève de la parfaite désinformation.
Désinformation très astucieusement dissimulée dans un contexte sérieux que je serais en peine de critiquer.
Le fait de résumer le traitement d’un minerai aurifère en le plongeant, à peine concassés, dans une bassine de mercure, relève de la plus parfaite fantaisie. Comme si, par je ne sais quel tour de magie, l’or inclus dans un quartz, même si cet or est sous forme native, puisse être pour ainsi dire « pompé », pour s’allier en totalité au mercure.
De toute manière, comme je vous l’ai déjà dit, le procédé d’amalgamation n’est plus guère employé que par des orpailleurs lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes de récupération d’or alluvionnaire, si les particules sont fines ou associées à d’autres minéraux dont la forte densité empêche toute séparation parfaite par des méthodes hydrauliques (batées, jigs, sluices ou tables à secousses).
En pratique, sur la plupart des mines d’or qui traitent le minerai non alluvionnaire, les méthodes employées font appel, en premier, à des opérations de concassage et de broyages poussé. Si l’or est natif, c'est-à-dire exprimé minéralogiquement, le minerai peut être traité par voie hydraulique, principalement au moyen de tables à secousses. Si les rejets de ces tables sont susceptibles de contenir encore de l’or très finement divisé, on peut, éventuellement, les traiter par amalgamation sur des tables spéciales.
Si, dans le minerai, l’or est lié à des sulfures, principalement pyrite et mispickel (ou arsénopyrite), ce minerai doit subir une opération de grillage afin de transformer les sulfures en oxydes, suivie d’une opération de cyanuration, la seule qui soit vraiment pratique et rentable dans la plupart des cas à l’heure actuelle.
Très résumé, c’est comme cela que l’on procède dans la plupart des mines qui exploitent de l’or non alluvionnaire (or en roche ou primaire).
Vous voyez, ce sont des traitements qui ne sont pas particulièrement complexes, mais qui n’ont rien à voir avec cette méthode simpliste tout juste sortie d’une quelconque bande dessinée, bien que je ne pense pas spécialement à « Tintin et Milou » !
LJ. D’accord, admettons que l’emploi du mercure soir très restreint, mais il s’avère que le cyanure est également très, sinon beaucoup plus toxique que le mercure. On en revient donc au point de départ, à savoir que le traitement du minerai d’or est très polluant et dangereux.
YL. Mais qu’allez-vous donc imaginer ? Que la cyanuration se passe à l’air libre sans aucune précaution ? Bien sûr que non car cette opération se passe en « vase clos » entourée de toutes les précautions souhaitables. Vous ne pouvez tout de même pas penser que le personnel qui procède à toutes ces opérations soit constitué de candidats au suicide ! Et encore moins qu’il s’amuse à polluer les terrains et les nappes phréatiques par des épandages de cyanures non neutralisés.
Les directeurs d’une telle mine seraient vite rappelés à l’ordre avec obligation de payer les dégâts ! Du moins, c’est ce qui se passerait dans la plupart des pays, dont le nôtre.
Mais, pour ce qui concerne les cyanures, il faut préciser que ces composés se neutralisent sans problèmes. De plus, ils sont très instables et se transforment très vite à l’air libre en composés dénués de toxicité.
Je vous ferais grâce des équations des réactions chimiques correspondantes...
LJ. Mais, si tout ce que vous me dites est vrai, pourquoi faire état de pratiques qui ne correspondent pas à la réalité, dans une émission télévisée susceptible d’être vue par un grand nombre de personnes qui ne demandent qu’à s’instruire ?
YL. Votre interrogation me surprend beaucoup. Etes vous donc assez naïve au point de croire tous les bobards que l’on raconte actuellement sur les activités minières. C’est une désinformation systématique destinée à diaboliser une activité pourtant essentielle à notre mode de vie actuelle, et dans tous les domaines. A ma connaissance, c’est la seule activité humaine qui subisse autant de pressions dont le but est de conduire à son anéantissement total. Tout du moins dans notre pays.
Et si j’osais, je parlerais volontiers de terrorisme intellectuel car, dans ce reportage, il est flagrant que l’on cherche à manipuler les esprits de façon que le simple citoyen se fonde dans la pensée unique et plus particulièrement dans celle de la plupart des écologistes actuels. Et, bien sûr, ces derniers ont droit à certains égards de la part de nos gouvernants car ils représentent une variable d’ajustement électorale qui, parfois, peut être bien utile....
LJ. Je dois dire que tout ce que vous me déclarez sur ce sujet me laisse perplexe. Je pense vraiment que vous ne me racontez pas des « bobards » comme vous dites, mais comme je suis prudente, l’idéal serait que je me rende compte par moi-même de tout ce qui se passe dans une usine de traitement de minerai aurifère.
YL. Je comprends bien et ne peux vous blâmer, mais que puis-je vous conseiller de faire ? Vous payer un voyage à l’étranger, au Canada ou en Australie, par exemple où il y a des mines d’or en activité. En France, il y en a eu mais qui, bien sûr, ont toutes été fermées. Et même, il y en avait une, non loin de notre département, sur la commune de Saint Pierre Montlimart en Anjou. Et là vous y auriez vu de belles cuves de cyanuration ! Et, à ma connaissance, sans morts suspectes à déplorer aux alentours !
Donc, il ne vous reste plus qu’à faire un acte de foi et croire ce qu’un ancien acteur de la mine peut vous raconter sur son ancien métier. D’ailleurs qu’aurais-je à gagner à vous tromper ? Ce serait trahir une activité passionnante que je ne regrette absolument pas d’avoir choisie quand j’étais jeune.
LJ. Bon, si je comprends bien, mes prochaines vacances se passeront au Canada....
Mais, en attendant, je dois avouer que, une fois de plus, vous m’incitez à être prudente envers certains de mes confrères qui pourraient être de parfaits hypocrites. Ou alors ce sont de parfaits ignorants qui ne cherchent pas à vérifier les informations qu’on leur délivre. C’est bien dommage car ils finiront par discréditer une profession qui, autrefois, était considérée honorablement...