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Septembre/Octobre 2025

La cristallographie dans l’histoire de l’humanité avant la science moderne.                               par JJ Chevallier

L’envoutement pour les cristaux est antérieure à toute science. L’Homo erectus, ramassait des cristaux de quartz, ils ont été découverts dans des fouilles archéologiques, en Chine dans les grottes de Zhōukǒudiàn (周口店) dans la région sud-ouest de Pékin, ces vestiges lithiques ont été trouvés dans les différentes couches archéologiques, la plus ancienne est datée de 780 000 ans. 

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Ces artefacts étaient utilisés par « l’Homme de Pékin ». On a remarqué que certains de ces cristaux n’ont pas été travaillés et sont resté intacts, on peut dès lors supposer qu’ils avaient peut-être une utilisation ornementale ou mystique.

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D’autres découvertes en Inde un peu plus récente, sur un site, Singi Talav, dans le district de Nagaur, au Rajasthan, des études chronométriques, sédimentologiques et paléoécologiques des horizons d'occupation acheuléens et paléolithiques moyens, permettent de limiter les occupations du site entre 248 000 et 65 000 ans.

Lucrce, Titus Lucretius Carus.
Pline l'Ancien - Caius Plinius Secundus.

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Tout au long de l’humanité,  et dès les premiers écrits, l’on constate un engouement pour ces pierres aux formes parfaites, leur beauté a forcément intrigué l’Homme à travers les millénaires. C’est ainsi qu’ils ont été collectés à des fins mystiques, leur perfection étant attribuée à des forces mystérieuses, en quelque sorte, des dieux. On trouve des écrits sacrés parlant des cristaux, une appellation donnée par les Grecs anciens qui voyaient dans le quartz une glace d’eau très pure.

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Dans la période antique, gréco-romaine, la connaissance de l’état cristallin était très limitée, on trouve peu de textes pour le décrire. Cependant il faut citer Lucrèce (en latin Titus Lucretius Carus), un poète et philosophe latin du Ier siècle av. J.-C, qui classa les minéraux et métaux par ordre de dureté et a fait la relation de cette dureté à leur composition atomique, dans son poème De Rerum Natura [*] et aussi le proto minéralogiste qui fut l’auteur de la proto cristallographie,  Caius Plinius Secundus dit Pline l’Ancien dans son encyclopédie  Naturalisi HistoriaIl convient de mentionner Lucrèce, un poète et philosophe latin du premier siècle av. J.-C. sous le nom de Titus Lucretius Carus. Dans son ouvrage « De Rerum Natura », il a classé les minéraux et métaux en fonction de leur dureté et a établi un lien entre leur dureté et leur composition atomique. Il peut être considéré comme un pionnier de la minéralogie et de la cristallographie, ayant développé les premiers concepts de ces disciplines. Plinius Secundus, également connu sous le nom de Pline l’Ancien, dans son encyclopédie « Naturalis Historia », a décrit les cristaux comme hexagonaux et hexaédriques. Il cite le quartz, « cristallus », l’Iris, un quartz arc-en-ciel coloré par des inclusions, le béryl, « smaragdus » et aussi le diamant « adamas ».
Cet ouvrage, une compilation de 2 000 écrits par 500 auteurs dans tous les domaines de la nature, sera pratiquement oublié et quasiment perdu jusqu’au XVIIe siècle, quand le jésuite Jean Hardouin prend en charge d'éditer l'œuvre de Pline pour la collection Ad usum Delphini du duc de Montausier, une tâche énorme de cinq ans (Paris, 1685, puis 1723). Mais nous sommes, à cette époque, en pleine révolution scientifique, et les savants du moment prennent leurs distances avec l’œuvre de Pline.


Mais au XVIIIe siècle, Buffon en fait son modèle pour son œuvre majeure, l’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy, ce qui lui vaut d'être qualifié de « Pline de Montbard ». 

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Notons que le mot cristal fut très longtemps le synonyme de solide transparent.​​​

*Le « De rerum natura », composé à partir de l'ouvrage d'Épicure, La Nature, est rédigé en hexamètres dactyliques. Il comprend 7 415 vers et se compose de six livres se regroupant en trois parties successives :

  • La première partie porte sur la nature considérée dans ses constituants essentiels, les atomes et le vide. Elle correspond à peu près à la "Lettre d'Épicure  à Hérodote" :

    • "La pesanteur et une certaine « déclinaison » (clinamen) de la verticale les amènent à se grouper, à donner naissance aux corps inertes et animés, sans l’intervention des dieux "(Livre II).​

    • "Dans le vide tombent éternellement des atomes indivisibles, indestructibles, semences de tous les univers passés, présents ou à venir, car rien ne se crée, rien ne se perd ", (Livre I).

« Examinons un cristal. Nous sommes immédiatement intéressés par l'égalité entre les côtés et entre les angles d'une de ses faces : l'égalité des côtés nous plaît ; celle des angles double notre plaisir. En observant une deuxième face similaire en tous points à la première, ce plaisir semble être multiplié par deux ; en observant une troisième, il semble être multiplié par trois, et ainsi de suite. Je n'ai aucun doute, en effet, que le plaisir éprouvé, s'il était mesurable, présenterait exactement les relations mathématiques que je suggère, c'est-à-dire jusqu'à un certain point, au-delà duquel il y aurait une diminution de ces relations. »

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Texte d’ Edgard Allan Pöe,1809-1849, poète britannique. The rational of verses, 1843.

Edgard Allan Poë.
Pour en savoir plus.jpg

Pour en savoir beaucoup plus sur la cristallographie, je vous invite à consulter les 2 pages consacrées à cette discipline de la minéralogie. 

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SOURCES

  • Vladimir Stilinovic, Chemical Crystallography before X-ray Diffraction

  •  José Kany-Turpin, Lucrèce, (ed., trad., intr. et notes), De la nature. De rerum natura, Paris, Aubier, 1993. Réédition, Paris

  • Jean Bayet, Littérature latine : Histoire et pages choisies, traduites et commentées, Paris, Armand Colin, 1960

  • Jackie Pigeaud, Lucrèce, La Nature des choses, dans D. Delattre-J. Pigeaud (éds), Les Epicuriens, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 2010

  • Michel Serres, La Naissance de la physique dans le texte de Lucrèce : Fleuves et turbulences, Paris, Minuit, 1977

  • Denis Sergent, « Pline l’Ancien, un encyclopédiste avant l’heure [archive] », sur La Croix, 25 décembre 2013

  • Stéphane Schmitt, « Pline l'ancien : 2000 ans et toujours d'actualité », Pour la Science, no 554,‎ décembre 2023

  • Pline l'Ancien, Histoire naturelle [archive], Collection Bibliothèque de la Pléiade (n° 593), Gallimard.

  • René Pichon, « Les travaux récents sur la biographie de Lucrèce », Journal des savants,‎ février 1910 (archives en ligne)

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